

La victoire canadienne à la bataille de la crête de Vimy est reconnue par beaucoup comme un événement déterminant pour le Canada, ainsi qu’un important symbole national.
Au début de la bataille, tôt le matin, les quatre divisions du Corps canadien ont combattu ensemble pour la première fois au cours de la Grande Guerre et ont remporté une victoire là où d’autres pays avaient essayé et échoué.
Le 9 avril 1917 à 5h30, soutenus par plus de 1,000 pièces d’artillerie, plus de 15,000 Canadiens sortent des tranchées et avancent vers la crête dans la première vague, avec des milliers d’autres derrière eux. Ce formidable barrage d’artillerie anéantit les positions allemandes et isole les troupes ennemies dans leurs abris.
Après de durs combats sur tout le front, les Canadiens s’emparent de la plus grande partie de leur objectif à la fin de la journée, et les portions restantes de la crête sont capturées trois jours plus tard. La capture de la crête s’est faite au prix fort: 3,598 Canadiens ont été tués et 7,000 autres ont été blessés.
Note de l’éditeur: Le soldat Minary a écrit cette lettre depuis le front deux jours après le début de la bataille de la crête de Vimy. Il ne mentionne pas sa participation à l’attaque de la crête par les soldats canadiens le 11 avril, mais il laisse entendre qu’il s’agit d’un moment monumental dans l’histoire du Canada lorsqu’il écrit: « Je suppose qu’Annie vous serez fière de pouvoir vous appeler Canadienne après ce qui vient de se passer ici, je sais que je le suis. » En tant qu’artilleur Lewis, il aurait pu être tenu en réserve après l’attaque initiale. Malheureusement, il n’a rien écrit sur cette bataille historique du CEF dans cette lettre.
Quelque part en France
13 avril 1917
Chère Annie,
J’ai reçu deux autres lettres de toi depuis la dernière fois que je t’ai écrit, datées du 12 février et du 5 mars, la différence étant que l’une d’elles était adressée au 52e bataillon.
J’ai reçu huit lettres depuis dimanche, en plus de vos deux ou treize lettres en moins d’une semaine.
Les huit lettres de cette semaine étaient une de Chase, une d’Edyth Durnin, une de Mame Manders, une de Gladys Boyde Winnipeg, une de Berta Prette, une de Bertha Minary, une d’Edna Blythe et une de Margaret Smith.
Je ne sais pas quand je parviendrai à répondre à toutes ces questions. Bertha Minary est maintenant à Toronto, elle m’a envoyé une photo d’elle et une boîte de pommes et de bonbons, et j’espère qu’elle arrivera bientôt.
Et dis Annie que cette photo de toi et Mae est géniale, je l’ai reçue la veille de ton anniversaire.
Je vais te dire, je me sens un peu fière quand je la montre à mes camarades et que je leur dis « ce sont mes deux sœurs. » J’aimerais avoir beaucoup plus de photos de vous à la maison, mais c’est la première que j’ai. Mais dis Annie, quand t’es-tu engagée et Mae, les Kilties, ces casquettes leur ressemblent.
Eh bien Annie, je ne fais plus partie du troisième bataillon de retranchement, nous avons rejoint notre bataillon hier, alors j’espère bientôt pouvoir m’attaquer à Old Hienie (sic).
J’imagine qu’Annie tu seras fière de pouvoir t’appeler Canadienne après ce qui vient de se passer ici, je le suis.
Mon adresse est la même: 829297 52ème Bataillon Canadien BEF France. Je ne peux pas te donner ma compagnie car je n’en suis pas encore sûr (sic) mais je le ferai dans la prochaine lettre.
Nous avons eu plus de trois pouces de neige avant-hier soir et il a fallu toute la journée d’hier pour la faire fondre, alors vous pouvez imaginer l’état des choses ici. Je suppose que vous êtes maintenant occupés à vous préparer ou à ensemencer.
Vous avez dû faire beaucoup de route pour aller danser chez l’oncle Bob et je pense que vous en profitez au maximum pendant l’absence de papa.
Eh bien, Annie, je crois que je vais conclure pour l’instant, car je veux répondre à d’autres lettres.
J’espère que vous allez tous bien.
Avec amour à tous
De la part de Cecil
Pendant la Première Guerre mondiale, le soldat Cecil Minary a servi dans le CEC, commençant sa formation militaire au Camp Hughes avant d’être envoyé en Angleterre pour une formation supplémentaire. Il a vu sa première action en France peu après la participation du Canada à la bataille de la crête de Vimy en avril 1917. Son arrière-arrière-petite-nièce Kendra Minary, de Souris, a passé la pandémie de COVID à examiner les lettres originales qu’il a écrites d’Angleterre et de France avant d’être tué le 28 août 1918. Le mitrailleur Lewis est mort sur le champ de bataille après que son équipage ait été touché par un obus d’artillerie allemand. Le site Web The Stag’s partagera les lettres de l’arrière-grand-oncle de Kendra avec nos téléspectateurs afin de vous donner un aperçu de ce qu’un soldat envisageait avec un crayon et du papier lorsqu’il s’entraînait au Royaume-Uni ou en France, dans une tranchée, en attendant la prochaine attaque ou contre-attaque. Les lettres du soldat Minary sont transcrites telles qu’elles ont été écrites par Kendra, ce qui inclut ses fautes d’orthographe, de grammaire et de ponctuation. Il est intéressant de noter que, dans ses lettres, il décrit rarement ses affrontements avec les Fritz, préférant s’enquérir de la vie dans la ferme familiale de Nesbitt ou de ce que sa famille et ses amis faisaient au Manitoba. Contrairement à certains soldats qui partageaient leurs histoires de guerre dans leurs lettres toujours censurées, le soldat Minary avait son propre style d’écriture, peu importe si la lettre était destinée à son père, à sa soeur ou à un parent. Il a également facilité le travail des censeurs de l’armée en n’incluant pas les détails de la guerre qui auraient été censurés en les noircissant. C’est la raison pour laquelle ses lettres se trouvent « quelque part en France » lorsqu’il a quitté l’Angleterre pour le front occidental. Ces lettres originales sont conservées au musée de Wawanesa.



