

Stag Special
Les Forces armées canadiennes (FAC) ne sont pas les seules à utiliser la grenade M67, sous le nom de C13.
Plusieurs armées ont, ou utilisent encore cet engin explosif, notamment au combat.
Ainsi, lors de la guerre des Malouines contre le Royaume-Uni (UK) en 1982, les forces armées de la République d’Argentine ont utilisé ce type de grenade.
La même chose s’est produite lors de l’invasion de l’Ukraine par la Russie — des C13 ont été fournies par le Canada aux forces ukrainiennes.
D’autres utilisateurs ont ou avaient des grenades de ce type : Australie, El Salvador, Malaisie, Malte, Turquie, Arabie saoudite, mais aussi Nouvelle-Zélande, Philippines et Nicaragua.
La C13 est la grenade standard de l’armée canadienne (AC).
Produite localement à partir de la M67 de l’armée américaine, ce petit dispositif est utilisé par tous les soldats canadiens.
En raison de son poids et de ses dimensions sphériques, la C13 ne peut être lancée qu’à la main. Elle était donc principalement utilisée par l’infanterie de l’AC contre les points fortifiés, les tranchées ou les bâtiments.
La grenade C13 existe depuis le début des années 1960. La division canadienne de General Dynamic est chargée de la fabrication de l’explosif.
Elle présente les mêmes caractéristiques principales, à savoir un corps en acier sphéroïdal contenant 185 grammes d’explosif de composition B — un explosif militaire qui est un mélange de RD et de TNT — les spécifications américaines prévoyant une charge de 6.5 onces.
Ses dimensions sont de 89.6 mm de long, pour un diamètre de 63,5 mm. Son poids, qui comprend le dispositif de mise à feu, l’explosif et le corps — en acier pré-fragmenté — est de 395 grammes.
Son corps est lisse et non gaufré, comme de nombreuses autres grenades du même type, car les ingénieurs estiment qu’une grenade sans dessin extérieur roulera beaucoup plus facilement sur le sol.
Ainsi, la grenade ne produit qu’un faible bruit, ce qui peut surprendre l’ennemi.
Comme sa sœur la grenade M67, la C13 est surnommée la grenade « baseball, » car elle a la forme d’une balle et est essentiellement lancée à la main, comme un joueur de baseball.
Un soldat entraîné peut lancer la C13 jusqu’à 35 mètres, bien que certains puissent atteindre 50 mètres.
L’armement du C13 se fait en trois étapes distinctes: tout d’abord, le soldat retire la goupille (anneau de sécurité), puis place la cuillère entre le pouce et l’index, afin de pouvoir retirer la goupille en toute sécurité.
Ensuite, il faut lancer la grenade: le ressort interne va éjecter la cuillère et permettre au percuteur de déclencher l’amorce. Dès lors, l’explosion a lieu dans les trois à cinq secondes qui suivent la détonation de l’explosif contenu dans la grenade.
Lors de l’explosion, des centaines de fragments d’acier, qui proviennent du corps de la grenade, sont dispersés à très grande vitesse et dans toutes les directions à 360 degrés.
Ces fragments sont mortels pour toute personne se trouvant dans un rayon de cinq mètres, et blessent toute personne se trouvant dans un rayon de 15 mètres.
Néanmoins, sans aucun obstacle, certains fragments peuvent parcourir plus de 200 mètres.
Pour éviter qu’une grenade ne soit déclenchée accidentellement, un système de sécurité a été installé pour empêcher le retrait accidentel de la goupille, ce qui empêche la cuillère de la grenade de bouger et de libérer le percuteur à ressort, ce qui déclencherait le processus de détonation de la grenade.
Des soldats du 5e Bataillon des services s’entraînent à lancer des grenades au champ de tir Athena de la BFC Valcartier. Photo Cpl Marc-André Leclerc/Valcartier image tech
