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Êtes-vous motivé? Les tireurs d’élite du 1CMBG recherchent des soldats d’infanterie en forme et dévoués

24 mai 2023

Maj Melissa Marshall - Garrison Edmonton Warriors - 2022 Women's Slo-Pitch nationals
Maj Melissa Marshall - Garrison Edmonton Warriors - 2022 Women's Slo-Pitch nationals
Maj Melissa Marshall - Garrison Edmonton Warriors - 2022 Women's Slo-Pitch nationals

Tim Bryant

Stag Special

Le rôle d’un tireur d’élite dans les Forces armées canadiennes (FAC) ne se limite pas à rester caché et à attendre qu’une cible se présente.

Bien qu’il s’agisse du rôle principal du tireur d’élite, il joue également un rôle essentiel dans le soutien de son unité en fournissant des informations de surveillance et de reconnaissance, explique l’Adj Adam Whitehouse, du 3PPCLI, qui occupe actuellement le poste de maître tireur d’élite de brigade (BMS) au sein du 1CMBG. A ce titre, il est le principal conseiller du commandant et de l’état-major du 1CMBG pour toutes les questions relatives à la gestion du sniping, à l’emploi des forces et aux tactiques dans l’ouest du Canada.

Le rôle du BMS au sein du 1CMBG a évolué au cours de l’année écoulée. Les responsabilités de l’Adj Whitehouse comprennent la planification et la coordination du cours de base de tireur d’élite (BSC) et de la concentration de tireurs d’élite de la brigade (Ex STEALTHY RAM), l’essai et l’achat d’équipements modernes, l’organisation d’entraînements conjoints avec les services de police et d’autres unités des FAC, la rédaction de documents militaires et les briefings sur les questions relatives aux tireurs d’élite, les conseils sur la progression de carrière des tireurs d’élite, le suivi de l’attribution de l’équipement de tireur d’élite et des munitions, et la coordination des préparatifs pour les compétitions de tireurs d’élite, les cours OUTCAN (hors du Canada) et les événements d’entraînement spécialisés pour les tireurs d’élite.

Les films et la culture populaire dépeignent souvent les tireurs d’élite comme des loups solitaires traquant leur proie. Bien que cela ne soit pas tout à fait inexact, l’Adj Whitehouse a déclaré que les tireurs d’élite ne se contentent pas de rester à l’affût.

« Les tireurs d’élite sont des experts en tir et en techniques de terrain. Cette expertise permet aux commandants d’utiliser les tireurs d’élite comme multiplicateurs de force. »

Le fait d’abattre une cible n’est qu’une infime partie du rôle du tireur d’élite. Ils sont également chargés des tâches de surveillance et de reconnaissance susmentionnées, ainsi que de l’analyse du champ de bataille et de la capacité à faire appel à un soutien aérien en cas de besoin.

En ce qui concerne plus particulièrement ses camarades du 3PPCLI, les tireurs d’élite sont également capables de s’insérer derrière les lignes ennemies en parachute, en hélicoptère et en VTT, où ils ont les compétences nécessaires pour rester autonomes pendant 72 heures tout en fournissant des informations cruciales à leurs unités.

Compte tenu de toutes les tâches et responsabilités qui incombent aux tireurs d’élite, il faut un type particulier de personne pour réussir dans ce métier. Les deux premières conditions sont d’appartenir à la Force régulière et à l’infanterie.

Les candidats intéressés doivent ensuite suivre le cours de patrouilleur de reconnaissance de base (BRP). Une fois ce cours terminé, ils doivent informer leur chaîne de commandement qu’ils souhaitent s’essayer au métier de tireur d’élite. Ils suivent ensuite un cours de sélection de tireurs d’élite, une familiarisation de deux semaines qui couvre divers aspects du BSC complet, et obtiennent une norme de tir à l’épreuve de l’arme personnelle C7.

Le cours de sélection des tireurs d’élite comprend notamment un examen psychologique effectué par les officiers de sélection personnelle de la CAF. Les tireurs d’élite travaillent en équipe ou en petits groupes dans des situations et des environnements extrêmement stressants, ce qui peut être une activité mentalement éprouvante. Il est donc essentiel que les candidats puissent s’adapter à cette réalité et qu’ils soient capables de travailler de manière autonome au sein de petits groupes.

« C’est l’une des qualités que nous recherchons chez nos tireurs d’élite: la capacité à travailler efficacement au sein de petites équipes avec une supervision minimale, voire inexistante, » explique l’Adj Whitehouse. « La tactique des petites unités est un attribut que les tireurs d’élite doivent maîtriser et que nous recherchons chez nos tireurs d’élite. »

Le cours de préparation au tir met également à l’épreuve l’entraînement physique et les capacités de mémorisation des candidats, afin de leur donner une idée générale de leurs performances lors du BSC proprement dit. Le rappel de mémoire va de pair avec la patience et le souci du détail, explique l’Adj Whitehouse.

Il ajoute: « Le rappel de mémoire et la capacité à observer rapidement une zone et à relever des détails pour lesquels le soldat moyen n’est pas formé, c’est quelque chose que nous enseignons. »

Le BSC ayant un taux de réussite moyen de 60 %, le cours de préparation au tir de précision permet de sélectionner les candidats qui ont les meilleures chances de réussite.

« Nous sélectionnons les meilleurs candidats possibles dans chaque unité et recommandons aux commandants les candidats qui auront le plus de chances de réussir le cours de base de tireur d’élite, » explique l’Adj Whitehouse.

Le BSC se déroule généralement en été et dure deux mois et demi. Il se concentre uniquement sur l’art et la science du tireur d’élite, ce qui inclut le rôle critique de l’observateur.

« C’est la seule idée fausse que beaucoup de gens ignorent: appuyer sur la gâchette et apprendre à un tireur d’élite à tirer est en fait assez simple et direct, » a expliqué l’Adj Whitehouse. « C’est la capacité de repérage qui est très recherchée, et c’est une compétence très difficile à acquérir. »

Le guetteur aide le tireur à avoir les meilleures chances d’atteindre la cible. Il est capable de suivre une balle dans l’air et de faire des ajustements pour améliorer la visée du tireur en fonction de facteurs tels que le vent, l’altitude, la température de l’air, l’heure de la journée et la pression barométrique, entre autres variables.

« Le tireur d’élite doit être capable de faire cela très rapidement, » explique l’Adj Whitehouse. « Tous nos tireurs d’élite sont qualifiés pour le tir et le repérage une fois qu’ils ont suivi le cours de base de tireur d’élite.

Une fois le BSC terminé, les candidats sont transférés dans la section de tireurs d’élite de leur unité pour une formation plus poussée. Au total, il faut en moyenne deux ans à la CAF « pour former un tireur d’élite pleinement qualifié et compétent, capable d’opérer au sein d’un détachement et d’une équipe de tireurs d’élite, » note l’Adj Whitehouse.

L’un des plus grands obstacles pour tous les candidats est le BRP. Il s’agit d’un cours physiquement exigeant qui permet d’acquérir les compétences de reconnaissance de base nécessaires pour opérer à pied sur le terrain, en particulier les compétences de navigation et ce que c’est que de porter un sac de 45 kilos pendant des jours et des jours, avec peu de nourriture et de sommeil.

« Cela donne aux candidats une idée avant qu’ils ne suivent le cours de base de tireur d’élite et leur permet d’acquérir plus d’expérience, de sorte que nous n’avons pas à leur enseigner ces sujets pendant le cours de base de tireur d’élite, qui ne porte que sur le tir d’élite, » a déclaré l’Adj Whitehouse.

Cependant, certains changements pourraient avoir un impact sur le parcours d’un soldat pour devenir un tireur d’élite. La cellule des tireurs d’élite de l’école d’infanterie du centre d’entraînement au combat de la base de soutien de la 5e division canadienne de Gagetown, au Nouveau-Brunswick, envisage de réorganiser le BSC. Les changements pourraient supprimer le BRP comme pré-requis, et le BSC modernisé incorporerait alors une composante d’entraînement à la reconnaissance.

L’Adj Whitehouse est devenu tireur d’élite pour réaliser un rêve d’enfant.

« Depuis que je suis tout petit, je veux m’engager dans l’armée et devenir tireur d’élite, » explique-t-il. « Cela a toujours été mon plan et mon objectif en tant qu’enfant. Je me souviens qu’à l’âge de neuf ou dix ans, je voulais être un tireur d’élite et un parachutiste. »

Selon lui, c’est l’attrait d’être l’un des rares à posséder les connaissances et les capacités nécessaires pour jouer ce rôle qui l’a attiré.

« Un tireur d’élite est une compétence spécialisée que tout le monde n’a pas l’occasion d’acquérir, » a-t-il déclaré. « Je voulais faire partie d’une unité composée des meilleurs soldats du bataillon. Je voulais travailler avec les meilleurs pour les meilleurs dans un travail très difficile et unique. En voyant le niveau de professionnalisme de nos tireurs d’élite dans les Forces canadiennes, j’ai voulu essayer de devenir un tireur d’élite au sein de la 3PPCLI. »

Il a également évoqué la différence entre l’image que les médias donnent des tireurs d’élite et ce que le travail implique réellement, soulignant que la réalité n’est jamais aussi propre et polie.

« Tous les films donnent l’impression que c’est génial, alors qu’en réalité, c’est un travail très dur. Mais c’est un rôle extrêmement gratifiant et unique dans l’infanterie. »

Des membres des Forces armées canadiennes du 1CMBG s’entraînent avec des membres du Groupe tactique d’intervention de la GRC lors d’un exercice de formation de tireurs d’élite au champ de tir de la GRC à Edmonton. Photo Cplc Cass Moon, Affaires publiques de la 3 Div.

Toutes les photos sont une gracieuseté de l’Adj Adam Whitehouse:

Un candidat tireur d’élite des Forces armées canadiennes se dissimule pendant le cours de sélection des tireurs d’élite, le précurseur du cours de base des tireurs d’élite.

Un tireur d’élite des FAC teste ses compétences pendant l’Ex STEALTHY RAM en 2021.

Dans le cadre de l’entraînement des tireurs d’élite, l’Adj Adam Whitehouse tombe en chute libre dans le ciel de Californie lors d’une séance d’entraînement au parachutisme.

Des tireurs d’élite canadiens et américains travaillant sur leurs compétences pendant l’exercice Rim of the Pacific (RIMPAC) en 2014.

L’Adj Adam Whitehouse (à droite) aux côtés de son premier partenaire tireur d’élite.

Maj Melissa Marshall - Garrison Edmonton Warriors - 2022 Women's Slo-Pitch nationals
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