



Shilo Stag
L’histoire militaire du Canada est remplie de courage et de sacrifices — il suffit de penser à la bataille de Kap’yong, qui a vu les troupes canadiennes en position entièrement défensive, mais qui représente néanmoins un tournant important dans la guerre de Corée.
L’héroïsme et la résistance des troupes canadiennes en infériorité numérique, qui ont affronté les forces ennemies pendant plusieurs jours dans la vallée de la rivière Kap’yong en Corée, ont permis de renverser le cours d’une offensive chinoise massive.
Si la plupart des Canadiens connaissent bien les événements marquants de la Première et de la Seconde Guerre mondiale, tels que la bataille de Vimy et le jour J, Kap’yong n’est pas aussi connu, en dépit de ses nombreux éléments dramatiques.
L’un d’entre eux, et non des moindres, est le fait que le 2PPCLI, fort d’environ 700 hommes, a tenu une position face à une force chinoise massive de 5,000 hommes.
Les forces nord-coréennes avaient été repoussées jusqu’à des positions proches de la frontière chinoise lorsque le 2PPCLI a rejoint le combat à la fin de l’année 1950.
Cependant, dans l’un des nombreux retournements de situation qui ont caractérisé le conflit coréen, les Chinois sont intervenus pour soutenir les Nord-Coréens et ont repris une grande partie du territoire perdu lors d’une contre-offensive lancée le 22 avril 1951.
Les troupes sud-coréennes sont submergées et la 27e Brigade d’infanterie du Commonwealth britannique, avec le 2PPCLI comme contingent canadien, est chargée de couvrir leur retraite à travers la vallée de la rivière Kap’yong.
Le Royal Australian Regiment et le 2PPCLI se trouvaient de part et d’autre de ce que l’on appelait la colline 677 et ce sont les Australiens qui ont fait face à la première vague chinoise.
Les Canadiens se retranchèrent pendant cette première série de combats et se préparèrent à en supporter le poids après le retrait des Australiens le 24 avril. De violents combats eurent lieu les 24 et 25 avril.
Lors d’une escarmouche, une compagnie canadienne de 100 hommes résista à quatre fois plus de troupes chinoises. Le soldat Wayne Mitchell recevra plus tard la médaille de conduite distinguée pour avoir chargé l’ennemi à plusieurs reprises malgré ses blessures.
La situation devient si désespérée qu’un commandant de compagnie, le capitaine J.G.W. Mills, demande un tir d’artillerie sur sa propre position. Une batterie néo-zélandaise tira plus de 2 000 obus et repoussa les Chinois sans faire de mal aux troupes canadiennes bien retranchées.
Les Canadiens continuèrent à tenir la colline malgré leur encerclement et furent ravitaillés par des parachutages. En maintenant leurs positions, les troupes canadiennes et australiennes donnèrent aux forces de l’ONU suffisamment de temps pour se regrouper et ouvrirent la voie à la défaite finale de l’offensive chinoise.
Lorsque les Canadiens ont finalement été relevés par la 1ère division de cavalerie américaine, ils n’avaient subi que 23 pertes et 12 décès. Les pertes chinoises sont estimées à 2,000.
Un membre du 2e Bataillon du Royal 22e Régiment lit dans une tranchée pendant le conflit coréen, le 28 mai 1951. Photo Paul Tomelin, MDN/Bibliothèque et Archives Canada.
Membres du 2PPCLI en patrouille en Corée en mars 1951. Photo Bibliothèque et Archives Canada Ce monument est dédié au 2PPCLI pour ses actions lors de la bataille de Kapyong les 24 et 25 avril 1951.
Ces actions leur ont valu d’être décorés de la United States Presidential Unit Citation. Il a été érigé le 7 novembre 1975 et fait partie du Jardin commémoratif canadien de la guerre de Corée. Photo Capt Suhan Kwon.
Peinture intitulée Holding at Kapyong de l’artiste Edward Zuber. Photo de la Collection Beaverbrook d’art militaire/Musée canadien de la guerre.
