Andrew Oakden
Spécial Stag
Le personnel du musée RCA a récemment déplacé son obusier M114/39 vers un nouvel emplacement bien en vue dans le parc à canons extérieur.
Les visiteurs ont désormais une excellente vue sur le profil de l’obusier. Nous appelons également le M114/39 le canon Gerald Bull. Gerald Bull, ingénieur canadien de talent, a mis au point des pièces d’artillerie à longue portée, ce qui a rendu possible l’utilisation du M114/39.
Plus tard, il s’est rendu en Irak et a conçu un super canon pour le dictateur Saddam Hussein. Un inconnu a assassiné Bull en mars 1990.
Dans les années 1980, Bull a introduit le concept de « rayures inversées » et les munitions à « portée étendue et à âme pleine » (ERFB). Ses nouvelles munitions sont dotées d’ailettes de queue, qui agrippent les rayures inversées à l’intérieur du canon, contrairement aux bandes conventionnelles qui se compriment dans les rayures.
Bull expérimente les canons M109 de 155 mm de calibre 45, ce qui se traduit par une augmentation significative de la portée, de 50 à 100 pour cent, avec une faible diminution de la précision.
Bull propose de moderniser tous les obusiers C1 de 155 mm (M114) au Canada, mais l’armée canadienne se montre prudente. Le Canada a approuvé l’essai de deux M114 modernisés.
RDM Technologies, une entreprise néerlandaise, a transformé deux M114 en obusiers M114/39 en 1988. Les principales améliorations comprenaient le canon de calibre 39 avec une chambre plus grande et des rayures inversées. Le calibre du canon est égal à la longueur du canon divisée par son diamètre. Dans ce cas, 15.5 cm/604.5 cm équivaut à un calibre 39 (canon de 20 pieds).
Les anciens M114 utilisaient un canon de 22 calibres, soit 11 pieds. RDM Technologies a déplacé le chariot et le vérin vers l’avant afin d’adapter le centre de gravité au canon beaucoup plus lourd.
Le Canada a testé les deux obusiers M114/39 avec des munitions ERFB expérimentales en 1990. Les artilleurs ont testé les obusiers à des distances de 25 à 32 kilomètres, puis à des distances beaucoup plus grandes.
Cependant, les Forces armées canadiennes (FAC) ont annulé le projet M114/39. Le M114 est une technologie obsolète et Bull est mort. C’est la fin de la guerre froide et le Canada n’est pas favorable à de nouvelles dépenses militaires.
De plus, les nouvelles munitions à longue portée sont coûteuses par rapport aux munitions conventionnelles. La CAF supprimait sa flotte de véhicules de cinq tonnes, et ce nouveau canon en nécessitait un. En outre, le M114/39 nécessitait l’intervention de 11 artilleurs expérimentés, qui devaient notamment soulever l’obus de 98 livres.
Tous ces facteurs font qu’il n’est pas pratique de procéder à d’autres conversions de M114/39. Les FAC ont toutefois intégré la technologie des rayures inversées et des munitions à longue portée dans les futurs développements de canons et de munitions. En 1995, le Canada a retiré les deux canons, dont l’un est aujourd’hui exposé dans le parc à canons extérieur du musée de l’ARC.
Le M114/39, l’un des deux retirés du service en 1995, a été déplacé dans le parc à canons extérieur du musée de l’ARC. Voici plusieurs vues de la pièce d’artillerie de l’ingénieur canadien Gerald Bull, qui a mis au point l’artillerie à longue portée qui a rendu possible le M114/39. Bull s’est rendu en Irak et a conçu un super canon pour le dictateur Saddam Hussein. Un inconnu a assassiné Bull en mars 1990. Photos Jules Xavier/Shilo Stag
