

Jules Xavier
Shilo Stag
Le SEAL américain à la retraite Jocko Willink s’est récemment joint au Lcol Joe O’Donnell pour une présentation au 1RCHA au théâtre GSH — le sujet de la discussion était l’éthique des Forces armées canadiennes: » la confiance au service. »
Le commandant du 1RCHA a commencé la première partie de la présentation en discutant des principes éthiques et des valeurs militaires. Lors de son allocution devant un public attentif, il a souligné l’importance du courage moral et de la loyauté.
Pendant ce temps, Willink a présenté son point de vue sur les points suivants, virtuellement à partir d’un grand écran sur la scène du théâtre: l’importance de la discipline, de l’esprit combatif, du devoir, de l’acceptation d’une responsabilité illimitée, de la préparation, du leadership et du travail d’équipe dans le maintien de cet ethos. Le célèbre auteur a également souligné l’importance de la discipline dans l’armée, affirmant qu’elle est le fondement de tout succès sur le terrain.
Il a également expliqué que la discipline n’est pas seulement nécessaire pendant l’entraînement, mais aussi pendant le combat. Il a déclaré à son auditoire: « Plus on s’entraîne dur, plus le soldat se vante et moins il saigne. Pour moi, c’est ainsi que l’on améliore l’esprit de combat. »
De plus, Willink a parlé de l’importance du devoir et de l’acceptation d’une responsabilité illimitée, affirmant qu’en tant que soldats, ils ont pris l’engagement de servir leur pays et doivent être prêts à accepter toutes les conséquences qui en découlent.
Il a exhorté les soldats qui l’écoutent depuis le confort de leur fauteuil de théâtre à toujours être prêts et préparés à toute situation, soulignant que la préparation est la clé du succès dans l’armée.
Willink a également souligné l’importance du leadership, affirmant que le leadership n’est pas l’apanage de quelques individus, mais qu’il relève de la responsabilité de chacun. Il a insisté sur le fait que « pour moi, le leadership, c’est la participation de tous » et que chaque soldat doit être prêt à diriger lorsque la situation l’exige.
Enfin, Willink a parlé de l’importance du travail d’équipe, affirmant que prendre soin des troupes et exécuter une mission ne s’excluent pas l’un l’autre. Il a exhorté les soldats du 1RCHA à travailler ensemble et à se soutenir mutuellement pour atteindre leurs objectifs.
Dans l’ensemble, la présentation de Willink a été bien accueillie par les soldats du 1RCHA — ses idées sur l’ethos des Forces armées canadiennes et l’importance de la discipline, de l’esprit combatif, du devoir, de l’acceptation d’une responsabilité illimitée, de l’état de préparation, du leadership et du travail d’équipe ont rappelé les valeurs que les soldats doivent défendre pour servir leur pays avec succès.
L’ethos des FAC: « faire confiance pour servir » est la doctrine la plus essentielle des Forces armées canadiennes (FAC). Au fur et à mesure que l’on monte en grade, cette doctrine est officiellement enseignée et discutée dans le cadre de tous les programmes d’éducation militaire professionnelle liés à la carrière, mais ce n’est pas suffisant. Les chefs ont l’impact le plus important sur la culture et la cohésion des FAC.
En tant que chef militaire, il faut faire preuve des normes de conduite les plus élevées et socialiser professionnellement cette éthique dans le cadre du service militaire quotidien, afin de s’assurer que les soldats sont à la hauteur de ses idéaux. L’éthique des FAC reconnaît que le service militaire est un privilège et se fonde sur la relation de confiance que les FAC établissent avec les Canadiens, le gouvernement et les membres de l’Équipe de défense. Ceux qui font confiance aux FAC se fient à nos conseils et à nos services militaires professionnels parce qu’ils reconnaissent notre objectif, notre caractère et notre engagement à obtenir des résultats fructueux.
Les soldats qui incarnent et vivent l’éthique militaire permettent à leur profession de fonctionner avec la confiance de ceux qui font partie de l’organisation, avec la confiance du gouvernement du Canada et des Canadiens. L’éthique des FAC repose sur trois principes éthiques fondés sur les lois constitutionnelles de 1867 à 1982, qui décrivent à leur tour les principes fondamentaux du gouvernement démocratique canadien et de la Charte canadienne des droits et libertés. Ces principes constituent le fondement de l’éthos des FAC et sous-tendent la force de caractère.
Les membres des FAC accordent la priorité au service du pays, de l’armée et de leurs coéquipiers avant eux-mêmes, dans le cadre d’un engagement personnel à l’égard de la réussite de la mission. En tant que professionnels militaires, les soldats affectés à la BFC Shilo placent le service avant leur propre personne afin de maximiser l’efficacité de l’équipe. Les membres des FAC doivent s’engager à assurer le succès de la mission. En tant que professionnels militaires, les soldats comprennent et s’attendent à développer et à incarner un esprit combatif pour surmonter les difficultés et les risques qui peuvent faire partie de la réussite de la mission.
The Stag a ensuite demandé au Lcol O’Donnell de répondre à une série de questions sur l’éthique des Forces armées canadiennes, qui est de « servir en toute confiance, » et sur les raisons pour lesquelles il a fait appel à un Navy SEAL à la retraite dans le cadre de sa présentation virtuelle.
Shilo Stag (SS): Qui est Jocko Willink et quel a été son rôle dans la session de développement professionnel des FAC organisée par le 1RCHA sur l’ethos « ‘la confiance au service? »
Lcol Joe O’Donnell (JO): « Jocko Willink est un auteur, un conférencier, un entrepreneur, un Marine SEAL à la retraite qui a été commandant de l’unité opérationnelle Bruiser lors de la bataille de Ramadi, en Irak. Son rôle dans notre dossier était de donner une perspective sur les attentes professionnelles définies dans notre doctrine. J’ai pensé qu’il était approprié de demander le point de vue de quelqu’un qui a vu et réfléchi à son expérience dans des opérations de combat soutenues et à haute cadence pour que nous puissions en tenir compte. Étant donné que de nombreux concepts de Trusted to Serve correspondent à ce qu’il a écrit – la discipline, le leadership, le devoir, l’esprit de combat, la responsabilité illimitée, etc. »
SS: Le 1RCHA invitera-t-il d’autres présentateurs à ses futures sessions de développement professionnel?
JO: « Lorsque nous élaborerons notre plan de développement professionnel pour l’année à venir, je pense que nous y réfléchirons certainement. Le retour d’information sur cet engagement a été positif, je verrai donc ce que mon équipe proposera. »
SS: Comment l’expérience de Jocko Willink au sein des United States Navy SEALs s’articule-t-elle avec l’éthique de la CAF?
JO: « Il y avait beaucoup de similitudes entre son expérience et nos valeurs. Il a expliqué comment maintenir un dévouement inébranlable à une mission tout en veillant au bien-être de ses soldats. Il a fait part de son expérience sur la manière de travailler ensemble sans heurts en tant que groupe d’individus et d’être cohérent en tant qu’unité. Willink souligne également l’importance de la discipline et de la responsabilité personnelle dans son approche du leadership. Il estime que la discipline est essentielle pour réussir dans n’importe quelle entreprise et que les dirigeants doivent montrer l’exemple afin d’inciter leurs subordonnés à donner le meilleur d’eux-mêmes. Ceci est repris dans l’Ethos de la CAF, qui souligne l’importance de la loyauté, de l’intégrité, du courage, de l’excellence, de l’inclusion et de la responsabilité. »
SS: Quels ont été les principaux enseignements de la présentation de Jocko Willink?
JO: « J’ai pris beaucoup de notes. Le point qu’il a le plus apprécié est celui de la combativité. Il a dit: « Plus on s’entraîne dur, plus les soldats se vantent et moins ils saignent. »
SS: Pourquoi le 1RCHA a-t-il organisé une session de développement professionnel sur le thème « servir en toute confiance » — l’éthique de la CAF?
JO: « Trusted to Serve est une publication qui a été publiée en 2022, et bien que nous en ayons discuté en tant que leaders au sein de la 1RCHA, nous n’en avions pas encore discuté en tant que régiment. Ainsi, lorsque la batterie A est revenue de l’opération REASSURANCE et que nous avions quatre batteries sur cinq dans le pays, j’ai pensé que c’était une bonne occasion de discuter de notre nouvelle approche de l’ETHOS des FAC, qui guide notre conduite en service et à l’extérieur du service. »
SS: Quelles sont les mesures prises par la 1RCHA pour s’assurer que tous les militaires comprennent et incarnent l’ethos « la confiance au service? »
JO: « Nous avons commencé par un briefing détaillé sur les valeurs militaires et les attentes professionnelles décrites dans le document. À l’avenir, nous allons inclure une grande partie de ce qui se trouve dans « la confiance au service » dans la façon dont nous nous entraînons et dont nous fonctionnons en tant qu’unité. Il est important que ‘l’audio corresponde à la vidéo,’ c’est-à-dire que ce que nous disons être important se reflète dans nos activités quotidiennes. »
SS: Quel impact espérez-vous que l’éthique de la « confiance au service » aura sur la culture générale de votre unité?
JO: « Dans tous les rangs de la 1RCHA, l’approche du leadership à l’égard des valeurs des FAC énoncées dans le document ‘Dignes de confiance pour servir’ a été excellente. Je pense que ce cadre conceptuel catalysera davantage notre quête collective de l’excellence. »
SS: En tant que chef militaire, comment renforcez-vous constamment les valeurs et les principes de l’ethos des FAC par l’action, en particulier lorsqu’il peut sembler difficile de le faire, parce que les actions ou l’inaction d’une personne influencent les autres, qu’elle s’en rende compte ou non?
JO: « La meilleure approche, d’après moi, consiste à faire en sorte que l’éthique des FAC imprègne et guide tout ce que nous faisons, que ce soit lors d’un déploiement, d’un entraînement ou même dans le cadre de nos activités administratives. Si nous mettons de côté l’idée que l’éthos des FAC n’est qu’un exposé annuel obligatoire ou un lien vers un site Web quelque part, je pense qu’il risque de devenir un exposé routinier semblable à un exposé sur la sécurité aérienne et que l’attention qu’on lui portera sera la même. »
SS: Qu’est-ce que l’ethos des FAC et comment l’utilisez-vous en tant que commandant de la 1RCHA?
JO: « L’éthos des FAC décrit ce que nous sommes en tant que professionnels militaires. Il s’agit de l’esprit caractéristique d’une culture et d’une communauté, tel qu’il se manifeste dans ses croyances et ses aspirations. »
SS: Former des équipes signifie créer un climat inclusif où tous les membres de l’équipe sont valorisés, soutenus et respectés, et où ils peuvent développer un sentiment d’utilité et d’appartenance — en tant que leader, comment vous assurez-vous que cela se produit dans les rangs du 1RCHA?
JO: « C’est ce qui ressort de la philosophie de mon commandant et je le renforce auprès des dirigeants de la 1RCHA chaque fois que c’est possible. Très souvent, nous en discutons en tant qu’équipe de commandement avec mon SMR, ou avec mon 2IC, mon adjudant ou le personnel des opérations et de la formation. Comme le dit le proverbe, les paroles ne coûtent pas cher, alors je m’assure que mes actions sont alignées sur les valeurs des FAC. »
SS: Enfin, de votre point de vue de chef militaire, comment intégrez-vous l’éthos des FAC dans votre rôle de commandant du 1RCHA ?
JO: « En tant qu’étudiant en arts martiaux, je m’inspirerai de Miyamoto Musashi et de son Livre des cinq anneaux, que je paraphraserai en disant — ‘Si vous voulez diriger les autres, vous devez d’abord vous diriger vous-même,' »
Plus de 250 artilleurs du 1RCHA ont participé à une récente séance d’information organisée au théâtre GSH, à laquelle participait Jocko Willink, ancien Navy SEAL à la retraite. Ce briefing a permis de présenter au 1RCHA l’éthique de la CAF — « faire confiance pour servir. »


