



Jules Xavier
Shilo Stag
Lors de mon déménagement au Manitoba en 2012, j’ai découvert qu’un grand coffre à jouets que mon père avait construit pour moi à la fin des années 1960 contenait une petite fortune. Et ce n’est pas une cachette de billets de banque ou de bijoux en or oubliés.
Je m’en suis rendu compte après avoir assisté à une récente exposition de cartes de sport. Je n’étais qu’un néophyte par rapport aux collectionneurs invétérés que j’ai croisés à différentes tables.
Cette constatation s’est également confirmée après avoir visité quelques magasins de cartes et de bandes dessinées au cours de mes voyages. J’ai vu des cartes que je possédais dans les vitrines avec des prix élevés.
En outre, la collection de cartes n’est pas l’apanage des hommes. J’ai observé que le sexe opposé avait l’œil pour les bonnes affaires. Ils s’y connaissent, comme la majorité des collectionneurs de cartes à la recherche d’une insaisissable carte de débutant de Willie Mays ou d’une carte de la LCF représentant le joueur de flanc des Alouettes de Montréal, Terry Evanshen, que je possède déjà.
Ces cartes sont en ma possession depuis plus de cinq décennies, de même que des cartes couvertes de poussière représentant Yvan Cournoyer, membre du Temple de la renommée du Canadien de Montréal — mon joueur préféré de la LNH lorsque j’étais enfant — Bill Stoneman, ancien lanceur de l’Expo de Montréal, ou Rusty Staub, ancien joueur de champ extérieur.
Ma précieuse collection comprend également une série de cartes datant de 1968, que vous auriez trouvées sous le couvercle du beurre d’arachide York.
J’ai aussi des billes de hockey de Post cereals qui sont apparues au début des années 70, alors que j’étais en cinquième année à Comox, en Colombie-Britannique. J’ai échangé mes billes bleues des Maple Leafs de Toronto et j’ai gardé les billes rouges des Canadiens. Il ne me manque que ma bille du gardien de but Gump Worsley, volée un jour dans la cour de récréation où nous jouions aux billes.
Combien d’enfants aujourd’hui peuvent dire qu’ils jouent aux billes à la récréation?
J’ai appris que les collectionneurs dépensent de l’argent pour des cartes individuelles ou des séries entières, qui sont scellées dans un plastique de protection. Pas de rayons de bicyclette pour ces cartes — les personnes âgées de 50 ans et plus qui lisent cette rubrique savent de quoi je parle.
Et souvenez-vous de la collection de hockey ESSO du début des années 70 … lorsque votre père remplissait la voiture, il recevait un pack de six, que vous pouviez mettre dans le livre qu’ESSO vendait pour accompagner ces cartes de la taille d’un pouce.
Dans le secteur des cartes, les souvenirs d’une personne sont l’investissement d’une autre. Les collectionneurs n’hésitent pas à miser sur les cartes de sport et autres objets de collection sportifs.
En fait, certains négociants bien établis m’ont dit que posséder des cartes de hockey, de football ou d’autres sports était une activité lucrative.
Le commerce des cartes a explosé au début des années 90. Les cartes sont désormais un investissement — à ne pas gaspiller dans la cour de récréation de l’école O’Kelly voisine en les retournant dans un jeu auquel je jouais autrefois: le match ou l’esquive.
L’engouement pour la collection de cartes a poussé de nombreuses personnes à fouiller dans le placard de leur chambre à la recherche d’une vieille collection, avec l’espoir que maman ne l’ait pas jetée en faisant le ménage.
Les cartes que l’on considérait autrefois comme sans valeur — à l’exception des 10 cents que l’on payait pour un jeu de huit cartes et de la gomme périmée – pouvaient aujourd’hui rapporter une fortune à leur propriétaire.
Si une carte est dans un état « neuf, » vous pouvez vous attendre à ce que son prix augmente. Les cartes de débutants sont généralement très prisées — vous misez sur le potentiel des joueurs. Vous vous souvenez de la carte de Wayne Gretzky? Vous possédez une carte de Sidney Crosby? Et les stars d’aujourd’hui comme Connor McDavid?
Lorsque j’ai parcouru les nombreuses cartes mises en vente, ma collection poussiéreuse a pâli en comparaison. Mais la valeur de mes cartes tient surtout à leur ancienneté et à leur rareté.
Hélas, ma collection n’est plus ce qu’elle était grâce à ma défunte mère, qui a décidé qu’il valait mieux mettre les cartes à la poubelle lorsque nous avons déménagé de la BFC Comox à la BFC Kingston, alors que j’entrais en sixième année. Je ne suis pas la seule à pleurer des souvenirs perdus, et peut-être même une petite fortune.
J’ai quelques souvenirs qui me rappellent ma jeunesse — vous vous souvenez de Stan Mikita des Blackhawks de Chicago ou de Gordie Howe des Red Wings de Détroit? J’ai leurs cartes originales et on m’a offert quelques dollars, mais je refuse de m’en séparer.
L’argent ne permet pas toujours d’acheter des souvenirs.


Mon coffre à jouets abrite ma collection de billes Post cereal — toutes des Canadiens de Montréal, à l’exception du gardien de but Gump Worsley — et de pièces de hockey Shirriff. J’ai aussi des cartes de hockey et de baseball, y compris les cartes de hockey qui sont maintenant vendues chez Tim Hortons. Photos Jules Xavier/Shilo Stag



