Note de la rédaction: Pendant la Première Guerre mondiale, le soldat Cecil Minary a servi dans le CEC, commençant sa formation militaire au Camp Hughes avant d’être envoyé en Angleterre pour une formation supplémentaire. Il a vu sa première action en France peu après la participation du Canada à la bataille de la crête de Vimy en avril 1917. Son arrière-arrière-petite-nièce Kendra Minary, de Souris, a passé la pandémie de COVID à examiner les lettres originales qu’il a écrites d’Angleterre et de France avant d’être tué le 28 août 1918. Le mitrailleur Lewis est mort sur le champ de bataille après que son équipage ait été touché par un obus d’artillerie allemand. Le site Web The Stag’s partagera les lettres de l’arrière-grand-oncle de Kendra avec nos téléspectateurs afin de vous donner un aperçu de ce qu’un soldat envisageait avec un crayon et du papier lorsqu’il s’entraînait au Royaume-Uni ou en France, dans une tranchée, en attendant la prochaine attaque ou contre-attaque. Les lettres du soldat Minary sont transcrites telles qu’elles ont été écrites par Kendra, ce qui inclut ses fautes d’orthographe, de grammaire et de ponctuation. Il est intéressant de noter que, dans ses lettres, il décrit rarement ses affrontements avec les Fritz, préférant s’enquérir de la vie dans la ferme familiale de Nesbitt ou de ce que sa famille et ses amis faisaient au Manitoba. Contrairement à certains soldats qui partageaient leurs histoires de guerre dans leurs lettres toujours censurées, le soldat Minary avait son propre style d’écriture, peu importe si la lettre était destinée à son père, à sa soeur ou à un parent. Il a également facilité le travail des censeurs de l’armée en n’incluant pas les détails de la guerre qui auraient été censurés en les noircissant. C’est la raison pour laquelle ses lettres se trouvent « quelque part en France » lorsqu’il a quitté l’Angleterre pour le front occidental. Ces lettres originales sont conservées au musée de Wawanesa.
Quelque part en France
Vendredi 1er février 1918
Chère Annie et tous les autres
Eh bien, Annie, me voici à nouveau. Je suppose que tu dois penser que je commence à t’oublier. Mais non, ce n’est pas du tout la raison, car j’ai tellement bougé ces derniers temps (sic) que je n’ai pas pu m’installer pour écrire, et puis je ne recevais pas de courrier.
Mais nous devrions nous inquiéter, car la nuit dernière, j’ai reçu dix-sept lettres pour moi, dont trois de toi et une de papa. Dis à papa et à tous les autres d’écrire un peu quand ils en ont envie car j’aime avoir des nouvelles de chacun et, bien que mes lettres te soient adressées, elles sont pour eux tous.
Tes lettres d’hier soir étaient datées du 22 novembre, du 4 décembre et du 15 décembre, j’ai reçu des lettres hier soir du 18 novembre au 3 janvier, un sacré système postal, non ? Je suppose que ce sont les sous-marins qui causent tous les problèmes.
Je suis de retour avec le bataillon depuis plus d’une semaine et nous sommes de nouveau en repos, le temps n’est pas trop mauvais, calme et * plier le papier pour ne pas pouvoir lire les prochains mots* givre les matins. Mon adresse est la même 829297 – – – – B. Coy 52nd Battalion Canadians BEF France.
Je ne sais pas si je te l’ai dit ou non Annie, mais je suis responsable de mon équipe de mitrailleurs maintenant et depuis octobre, je ne porte pas de fusil, juste un revolver et la mitrailleuse Lewis, et je suis l’homme qui tire quand les Allemands sont en vue, il y a six hommes dans l’équipe en plus de moi.
Je suis contente d’apprendre que Bruce est sorti de B2 Class, dites-lui que s’il doit retourner chez le médecin, il doit leur dire que s’il marche un peu, il aura mal au pied et aura très mal, ce qui signifie qu’il n’est pas utile pour l’armée.
Oui, nous recevons toutes les nouvelles ici de n’importe quelle chose comme l’explosion d’Halifax. La commotion de cette explosion doit avoir été quelque chose d’affreux (sic) car en novembre, j’ai reçu un obus de neuf pouces, ils pèsent cent huit livres, qui a explosé à environ vingt mètres de moi, et je n’ai pas pu me lever ou voir quoi que ce soit pendant environ cinq minutes, c’est la commotion qui l’a causé.
J’ai envoyé à May une broche simple l’autre jour dans une enveloppe recommandée et j’espère qu’elle la recevra bien, j’ai reçu cinq autres pièces dans une des lettres hier soir, saines et sauves, j’économise maintenant car nous avons des congés beaucoup plus souvent maintenant et avec vingt dollars de salaire assigné, je n’aurai pas beaucoup pour mon prochain congé.
Vous avez demandé à Annie si Mulligan, qui a été blessé en octobre, allait bien, et bien non, car j’ai reçu une lettre de lui hier soir et il est encore au lit et doit subir une opération car sa tempe est cassée et il a encore un éclat d’obus dans la tête.
Dis à papa de ne pas s’inquiéter pour le front occidental, car si le vieux Fritze (sic) vient ici, il découvrira qu’une chaude baraque l’attend.
Eh bien, Annie, c’est tout ce que j’ai à dire pour l’instant, alors je vais terminer avec tout mon amour.
De Cecil