FAC/MDN

Le registre aide à identifier les Canadiens morts à la guerre dans des tombes anonymes

5 octobre 2022

Maj Melissa Marshall - Garrison Edmonton Warriors - 2022 Women's Slo-Pitch nationals
Maj Melissa Marshall - Garrison Edmonton Warriors - 2022 Women's Slo-Pitch nationals

L’aumônier Capt Sye VanMaanen dirige l’inhumation du British Columbia Regiment le 12 juin 2019 lors de la cérémonie d’inhumation du soldat tombé au combat pendant la Première Guerre mondiale, le Sdt George Alfred Newburn, au cimetière britannique de Loos de la Commonwealth War Graves Commission, à l’extérieur de Loos-en-Gohelle, en France. Photo Cplc Pierre Létourneau/Caméra de combat

Dr Sarah Locker
Spécial Stag

Dans l’esprit de la Journée mondiale de l’anthropologie plus tôt cette année, je voulais partager avec vous ce que je fais en tant qu’anthropologue judiciaire : je suis le coordonnateur de l’identification des victimes pour les Forces armées canadiennes (FAC).

J’analyse les restes squelettiques récemment découverts de militaires canadiens qui ont été tués au combat pendant les Première et Seconde Guerres mondiales, ainsi que pendant le conflit en Corée, et qui n’ont pas de sépulture connue.

Le programme d’identification des victimes vise à identifier les restes de plus de 27 000 Canadiens morts à la guerre afin qu’ils puissent être enterrés avec leur nom, par leur régiment et en présence de leur famille.

Depuis 2007, le programme a réussi à identifier les restes humains de 31 soldats canadiens, tandis que cinq ensembles de restes ont été enterrés en tant que soldats inconnus lorsque l’identification n’était pas possible.

Les familles de ceux que nous avons identifiés et ceux qui sont toujours portés disparus nous montrent pourquoi ce travail est important.

J’ai entendu de nombreuses histoires de familles qui continuent d’honorer leurs ancêtres morts dans le conflit et qui n’ont pas de sépulture connue, peu importe le temps ou le nombre de générations qui se sont écoulées.

Les gens sont souvent surpris que les restes de Canadiens morts à la guerre continuent d’être découverts aujourd’hui.

Ce n’est certainement pas un événement quotidien; cependant, un certain nombre de nouveaux cas arrivent sur mon bureau chaque année.

Mon objectif, en tant qu’anthropologue médico-légal, est de restituer les noms et les visages de ceux qui sont morts au service du Canada, certains d’entre eux il y a plus d’un siècle.

Le processus n’est pas aussi simple que ce que prétendent les émissions de télévision telles que Bones et CSI. En raison d’un certain nombre de circonstances, cela peut prendre de nombreuses années avant que nous soyons en mesure d’identifier les restes. Certains des vestiges sur lesquels je continue de travailler ont été découverts il y a 10 ans.

Pourquoi ne pas utiliser l’ADN ? Nous faisons. L’ADN est un outil très précieux qui nous aide à identifier les restes humains inconnus ; cependant, ce n’est pas aussi simple que beaucoup de gens le pensent.

Certains types d’ADN ne survivent pas très bien, ce qui peut limiter ce que nous pouvons obtenir des restes. Si nous n’avons pas d’échantillon d’un membre de la famille, l’ADN des restes ne révèle pas grand-chose pour aider à l’identification.

Trouver des donneurs viables prêts à donner leur ADN peut prendre beaucoup de temps. Au cours des dernières années, j’ai eu des conversations téléphoniques intéressantes avec des membres de la famille pour les rassurer sur le fait que le programme d’identification des victimes est légitime, qu’il n’y a aucun coût pour les familles et que nous respecterons leurs informations privées. C’est une demande inhabituelle, après tout.

Aujourd’hui, je demande votre aide pour identifier les Canadiens morts à la guerre, y compris quelqu’un qui pourrait être de votre famille.

Le programme d’identification des victimes a créé un formulaire d’inscription en ligne pour les familles des Canadiens morts à la guerre qui n’ont pas de sépulture connue.

Nous ne demandons que vos coordonnées et des informations sur le soldat qui fait partie de votre famille. En vous inscrivant chez nous, vous pouvez aider à accélérer le processus d’identification.

Vous pouvez vous inscrire ici www.canada.ca/fr/ministere-defense-nationale/services/histoire-militaire/patrimoine-historique/identification-des-victimes-militaires/registre-famille-militaire-disparue.html

Et qui sait, un jour tu recevras peut-être un coup de fil de ma part.

Pour plus de renseignements sur le programme d’identification des victimes, visitez: www.canada.ca/fr/ministere-defense-nationale/services/histoire-militaire/patrimoine-historique/identification-des-victimes-militaires.html

Basée à Ottawa, la Dre Sarah Lockyer est co-ordonnatrice de l’identification des victimes et anthropologue médico-légale pour les FAC.