
Private Vanance et sa mère. Photo fournie par la famille d’Albert et Elsie Vanasse.
K-J Millar
Shilo Stag Media
Un soldat canadien de la Seconde Guerre mondiale porté disparu a été identifié 80 ans après avoir été tué au combat et est enterré dans une tombe inconnue au cimetière de guerre canadien de Holten, aux Pays-Bas, ont annoncé le ministère de la Défense nationale et les Forces armées canadiennes dans un communiqué de presse le 3 mars.
Le Programme d’identification des victimes des Forces canadiennes (PIVFC) a utilisé des recherches historiques et archivistiques pour identifier le soldat Arthur Vanance de Kenora, en Ontario, qui s’est enrôlé dans le 1er Bataillon du Régiment du lac Supérieur, Force de service actif canadienne.
« L’identification du soldat Arthur Vanance nous rappelle avec force les sacrifices que les Canadiens ont consentis au service de notre pays », a déclaré Bill Blair, ministre de la Défense nationale.
« Son courage incarne l’engagement inébranlable des Canadiens qui ont toujours tout risqué au nom du devoir. C’est une dette qui ne pourra jamais être remboursée, mais qui ne sera pas oubliée. Nous honorerons à jamais ceux qui ont tout donné pour le Canada. À la famille du soldat Arthur Vanance, sachez que le sacrifice de votre proche restera à jamais gravé dans nos mémoires et que son héritage perdurera. »
Vanance est mort au combat le 15 février 1945, à l’âge de 26 ans, alors que lui et un camarade installaient une mitrailleuse Bren du côté de la Meuse tenu par les Allemands, contribuant à fournir un tir de couverture pendant que l’unité avançait.
En janvier et février 1945, en tant que membre de la 4e Division blindée canadienne, le Lake Superior Regiment a tenu la ligne près de la ville néerlandaise de Bois-le-Duc et a organisé des patrouilles à travers la Meuse en territoire occupé par les Allemands. Aux premières heures du 15 février, la compagnie B a commencé une patrouille en territoire occupé.
La patrouille a essuyé des tirs nourris de mitrailleuses allemandes et a été contrainte de battre en retraite. Selon les rapports, les hommes ont trouvé le soldat Vanance grièvement blessé et son camarade mort, mais ils n’ont pas pu les récupérer. Le soldat Vanance a été officiellement inscrit comme « disparu ».
Au total, quatre soldats du régiment du lac Supérieur ont été tués ce jour-là, mais seul Arthur Vanance est resté porté disparu, sans sépulture connue. Son nom a ensuite été inscrit sur le panneau 11 du mémorial de Groesbeek.
« Arthur Vanance est né le 5 janvier 1919 à Kenora, en Ontario, de Emmanuel (Manuel) Joseph et Annie (née Halley) Vanance (ou Vanasse). Il était l’un de six enfants. La famille exploitait une ferme à Melick, en Ontario, qui fait maintenant partie de Kenora, puis a déménagé à Ottawa. Son père est décédé en 1934 alors qu’Arthur était encore adolescent et sa mère s’est ensuite remariée avec George Henry Alcock.
En juillet 1940, Arthur s’enrôle dans le 1er Bataillon du Lake Superior Regiment, Force de service actif canadienne, qui s’était mobilisé pour le service actif en mai. Il décrit son métier d’« ouvrier » et déclare avoir travaillé comme chauffeur de camion pour un agriculteur à Bonville, en Alberta. Ses frères Albert et Emmanuel (Buster) serviront également dans le Lake Superior Regiment.
En octobre 1940, le soldat Vanance épousa Rita Margaret Meservier à Port Arthur, en Ontario. Leur seul enfant naquit l’année suivante.
En 1942, le soldat Vanance posa sa candidature pour devenir motocycliste au sein du régiment, motivé par « l’aventure ». Après avoir suivi des cours de formation à Saint John, au Nouveau-Brunswick, et au Royaume-Uni, il a obtenu son diplôme de motocycliste la même année. En juillet 1944, le soldat Vanance a débarqué en Normandie et a servi dans le Lake Superior Regiment tout au long de la libération de la France et des Pays-Bas.
Le ministre des Anciens Combattants et ministre associé de la Défense nationale, Darren Fisher, a déclaré qu’il n’y a pas de plus grand hommage à rendre aux soldats tombés au combat que de faire en sorte que leur histoire de courage perdure pour les années à venir.
« Alors que nous commémorons le 80e anniversaire de la libération des Pays-Bas et la fin de la Seconde Guerre mondiale, nous devons continuer à honorer ceux qui ont fait le sacrifice ultime au service du Canada. L’identification du soldat Arthur Vanance nous rappelle avec force la bravoure des Canadiens à un moment charnière de notre histoire militaire. À ses proches : sachez que son héritage restera vivant dans nos cœurs. »
Le programme CAFCIP permet de rétablir le contact entre les soldats tombés au combat et leurs familles, leurs unités et la nation, indique le communiqué de presse, ajoutant que l’identification de la tombe du soldat Vanance 80 ans plus tard témoigne de cet engagement.
« Son histoire, faite de service, de courage et de sacrifice, est désormais reconnue à sa juste valeur. En honorant sa mémoire, les Canadiens ont l’occasion de réfléchir à l’immense contribution de ceux qui ont combattu pour notre pays. »
En bref
- Le nom du soldat Vanance est inscrit sur le panneau 11 du Mémorial de Groesbeek, qui commémore par leur nom plus de 1 000 membres des forces terrestres du Commonwealth morts pendant la campagne dans le nord-ouest de l’Europe et dont les tombes sont inconnues.
- Le Comité d’examen de l’identification des victimes est composé de membres de la Direction de l’histoire et du patrimoine, avec la participation de représentants de l’Équipe d’intervention en odontologie médico-légale des Forces canadiennes, d’Anciens Combattants Canada, de la Commission des sépultures de guerre du Commonwealth et du Musée canadien de l’histoire.
- La Commission des sépultures de guerre du Commonwealth commémore les 1,7 million de militaires du Commonwealth, hommes et femmes, qui sont morts pendant les deux guerres mondiales. En s’appuyant sur des archives très complètes, la Commission travaille avec ses partenaires pour retrouver, examiner et identifier les personnes dont la tombe est inconnue afin de leur donner la dignité d’une sépulture et la commémoration qu’elles méritent.